Le 20e anniversaire du génocide au Rwanda sera commémoré le 6 avril.
Le CSJR tient à saluer le remarquable travail de justice réparatrice mené par plusieurs personnes qu’il a eu la joie d’accueillir à Montréal au cours des deux dernières années:
– Pierre Allard, un des ambassadeurs du CSJR, a créé l’organisme Juste équippage en 2006. Depuis, lui et son épouse Judy, quitte leur maison de Gatineau chaque année pour consacrer plusieurs mois à des activités de justice réparatrice au Rwanda, en lien avec les aumôniers de prison. Ils s’y trouvent d’ailleurs présentement. Après un projet d’échanges de 430 lettres entre des détenus et leurs victimes, des rencontres ont été organisées à la demande des personnes victimes. À ce jour, 125 de ces rencontres se sont tenues, donnant lieu à des témoignages terribles et des gestes de réconciliation difficilement imaginables.
Dernier message reçu le 24 mars 2013: « Victims continue to come once a week for time with us and a visit with their offender in the Rwanda prison. We are waiting today for three. Last week was again unbelievably moving. One offender recounted in detail (and in tears) how he had hacked off the genitals of the victim’s brother, hit his head with a machete, and left him to die (3 days despite his begging to be killed outright). We just shudder together, get out the box of Kleenex and pray. In the end, after all questions had been asked and all words had been said, the victim got up and embraced the offender, offered his forgiveness and invited him back into the community (they are cousins!). As we have said so often before, Only God’s grace…. » Judy Allard
– Deogracias Gashagaza, que nous avions accueilli l’an passé lors de l’Université d’été sur la justice réparatrice avec Pierre Allard, est un des initiateurs des villages de réconciliation. Il travaille à la guérison des traumatismes et à la résilience. Les génocidaires et les survivants vivent et travaillent ensemble. Leurs enfants vont à la même école et apprennent l’histoire telle qu’elle a été vécue par les différents protagonistes.
– Laurien Ntezimana, président de l’Association AMI, qui était venu nous visiter en 2012, a reçu le Prix de la société civile Harabuntu 2013 en Belgique. Un court reportage explique son travail au Rwanda.
Si vous êtes intéressé(e) à participer à un événement lié à ce tragique anniversaire, sachez qu’il existe un Colloque cette fin de semaine à Montréal, organisé par Page Rwanda, sur le thème « Génocide des Tutsi du Rwanda, 20 ans après: grandir après l’irréparable » (5-6 avril).