Les rencontres de justice réparatrice du CSJR impliquent des personnes qui n’ont aucun lien préalable mais qui ont subi ou commis un même type de crime, ce qu’on appelle des rencontres de crimes apparentés.
Un principe fondamental de la justice réparatrice est la participation libre et volontaire. Ainsi, une personne peut interrompre le processus à tout moment.
Les personnes ayant été victime d’un acte criminel n’ont pas à s’engager dans un processus judiciaire pour participer aux rencontres. Elles peuvent avoir été victimes directement (divers types de violences ou d’abus) ou indirectement (ex. : victime secondaire d’un meurtre, témoin d’une agression, proche d’une personne incarcérée…). Pour leur part, les personnes ayant commis un acte criminel doivent avoir reçu une sentence pénale pour participer aux rencontres. Elles peuvent être actuellement incarcérées dans un pénitencier fédéralêtre en processus de réhabilitation sociale en communauté ou avoir terminé leur processus de réhabilitation sociale.
Nous allons clarifier ici les étapes pour toute personne souhaitant entamer un processus de justice réparatrice.
Cette première prise de contact peut se faire par courriel auprès de kameliachartrand@csjr.org ou par téléphone au 514-742-6631 (cell) / 514-933-3737 ou encore en complétant un formulaire.
Cette rencontre est menée par un membre de l’équipe du CSJR. Elle a lieu au CSJR ou en visioconférence et dure environ une heure. Au cours de cette rencontre, la personne est invitée à raconter ce qu’elle a vécu, les conséquences que l’événement a eu dans sa vie, le chemin qu’elle a entrepris depuis, ses motivations à entreprendre une démarche de justice réparatrice, ses besoins ainsi que ses peurs, le soutien dont elle dispose et celui qu’elle souhaiterait recevoir … Ce premier contact a pour but de déterminer si le processus de rencontre de justice réparatrice est approprié pour la personne rencontrée.
Une agente de justice réparatrice s’efforce de trouver un vis-à-vis adéquat. Étant donné que nos rencontres de justice réparatrice se déroulent en contexte de crimes apparentés (impliquant des personnes qui ne se connaissent pas), nous souhaitons trouver un vis-à-vis dont l’histoire se rapproche le plus possible de la réalité en termes de type de crime, de contexte, de degré de violence, etc. Ce processus peut donc prendre du temps en fonction des histoires des personnes qui nous contactent, allant de plusieurs semaines, mois ou années.
Lorsqu’un vis-à-vis est trouvé, un pairage potentiel est formé. Concrètement, cela veut dire que notre agente de justice réparatrice a trouvé des vis-à-vis potentiels pour réaliser un processus de justice réparatrice ensemble.
Une série de rencontres est menée par l’équipe d’animation désignée pour ce processus. L’une d’entre elles est effectuée avec la ou les personne(s) ayant été victime, une autre avec la ou les personne(s) ayant commis l’acte criminel et une dernière avec le ou les membres de la communauté. L’objectif est de garantir que les participant.e.s demeurent volontaires et engagés à poursuivre le processus, en particulier s’ils ont attendu longtemps, et que le pairage semble adéquat. Cette rencontre permet aussi d’entamer la préparation du processus le cas échéant.
Des rencontres en personne ou par téléphone peuvent être organisées pour préparer les participant.e.s, en fonction de leurs besoins individuels. Il est à noter que la documentation de préparation qui est remise aux participant.e.s peut s’avérer suffisante.
Le processus de justice réparatrice en face-à-face se déroule sur quatre rencontres et celui effectué en groupe, sur environ six ou huit rencontres. Dans tous les cas, les quatre thèmes suivants sont abordés :
Ces rencontres peuvent se tenir dans les locaux du CSJR ou en pénitencier, selon la situation carcérale de la ou des personnes ayant commis un acte criminel.
L’équipe d’animation en charge du processus est composée de deux personnes. De plus, une ou deux personnes membre de la communauté sont aussi présentes lors des rencontres. Elles représentent symboliquement la communauté qui est aussi concernée par le crime.
Une rencontre bilan est ensuite organisée environ 3 mois plus tard.
Les participant.e.s sont invité.e.s à remplir un formulaire d’évaluation de la démarche pour partager leur niveau de satisfaction quant au processus vécu. Ces évaluations sont très importantes, car nous en tenons compte pour assurer l’amélioration continue de nos services.