Line Bernier et Claire Messier, animatrices au CSJR, ont présenté leur expérience auprès d’hommes incarcérés ayant été victimes d’abus sexuels dans l’enfance, lors du 10e CIFAS qui se tenait cette année, en France.
Leur atelier a fait salle comble et a soulevé intérêt et enthousiasme.
Présentation de leur atelier :
« La violence engendre la violence » renvoie à un lieu commun. Pourtant, quand des hommes devenus violents veulent parler de la violence qu’ils ont subie, rares sont les professionnels qui leur prêtent une oreille attentive et empathique. C’est particulièrement le cas des délinquants qui ont été agressés sexuellement dans l’enfance. Quand les agressions sont évoquées par ces hommes au cours de leur incarcération, on suspecte la déresponsabilisation et on s’empresse de les renvoyer à la violence qu’ils ont agie sur les autres. Quand ils sont libérés et qu’ils demandent à intégrer des groupes d’aide pour les victimes d’agression sexuelle, on les rejette de crainte que les crimes qu’ils ont commis ne victimisent à nouveau les autres participants.
Comment répondre alors à la souffrance de ces hommes devenus criminels? Comment réduire la toxicité de la rage et de la haine que propage ce cycle de violence?
À propos des animatrices
Claire Messier, psychothérapeute depuis 20 ans auprès de victimes d’agression sexuelle dans l’enfance et Line Bernier, psychologue correctionnel pendant plus de trente ans, ont fait l’expérience d’écouter ces hommes lors d’un groupe VASE (Vaincre les Agressions Sexuelles del’Enfance) à l’automne 2019.
Quelques références
Bernier, L. (2017). Les agressions sexuelles : un crime à compassion variable ? Service Social, vol. 63, no 1, pp 86-91. URL : http//id, erudit.org/iderudit/1040033ar.
Dorais, M. (1997). Ça arrive aussi aux garçons. L’abus sexuel au masculin, Montréal, VLB éditeur.
Romano, E. et De Luca, R.V. (1996). « Characteristics of perpetrators with histories of sexual abuse », International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, vol. 40, no 2, p. 147-156.