Le 12 octobre dernier, la justice réparatrice était de nouveau mise en scène dans le cadre du partenariat entre le CSJR et le professeur de théâtre Luis Sotelo Castro, de l’Université Concordia.
On se rappellera que le 6 avril dernier avait été présentée pour une première fois une performance théâtrale élaborée à partir des témoignages de Julie Ann et Jeremy, personne ayant été victime et personne ex-détenue qui ont vécu le processus de justice réparatrice que propose le CSJR. Depuis la rentrée automnale, une nouvelle classe du professeur Sotelo Castro, à laquelle se sont greffé.e.s quelques étudiant.s ayant pris part à la première mouture de la performance, a fait sienne ces récits de résilience et de réparation.
Après plusieurs semaines de préparation, en présence de Julie Ann et de Mathieu Lavigne, cette seconde performance a été présentée, et ce, dans un contexte bien particulier, soit durant le congrès annuel de la Oral History Association (OHA), congrès qui se tenait exceptionnellement cette année à l’Université Concordia et qui a accueilli plus de 800 délégués. Près d’une cinquantaine d’entre eux ont assisté à la performance, remplissant la salle. De nouveau, les étudiant.e.s impliqué.e.s ont démontré une grande ouverture face aux prises de parole de Julie Ann et Jeremy qu’ils devaient transmettre au public. Au fil des semaines, ces étudiant.e.s ont su intégrer ces récits, vivant dans la foulée des émotions vives, compte tenu la nature des témoignages partagés.
Lors de la performance, le public fut également bouleversé, et parfois choqué par les témoignages partagés. Une période de discussion a suivi la performance et a permis au professeur Sotelo Castro et à ses étudiant.e.s de dialoguer avec un public d’universitaires qui ont su articuler des commentaires parfois vifs, mais toujours stimulants et respectueux. Julie Ann y est alors allée de précisions importantes sur le processus de justice réparatrice et sur la charge que portent pour elle les mots « victime » et « survivante ».
Si, pour cette nouvelle mouture de la performance, Jeremy n’était pas sur scène, il a toutefois rencontré en amont les étudiant.e.s qui ont joué son rôle, rencontre qui a été jugée profonde et transformatrice par les personnes présentes.
Ajoutons que dans les heures qui ont précédé la performance, Mathieu Lavigne et Julie Ann ont participé à un panel, toujours dans le cadre du congrès de la OHA, panel auquel participaient également le professeur Sotelo Castro et deux collègues, Leila Qashu et Ranya Esmat, ainsi que quelques étudiant.e.s impliqué.e.s dans le projet. Ces personnes devaient réfléchir à cette question : Comment des performances artistiques basées sur des témoignages peuvent-elles favoriser les démarches de justice réparatrice? Une quarantaine de délégué.e.s ont assisté à cette discussion où Julie Ann a pu témoigner de l’impact de ce projet artistique sur son propre parcours de réparation.
En terminant, nous aimerions remercier vivement le professeur Luis Sotelo Castro et ses étudiant.e.s pour leur accueil et leur grande ouverture tout au long de cette aventure humaine et artistique qui, espérons-le, se poursuivra.
