Gilles David, un des pionniers du CSJR, a reçu le 30 novembre le Prix Taylor du Service correctionnel du Canada pour son engagement bénévole en milieu carcéral.
Gilles est à l’origine des Rencontres détenus-victimes sur l’inceste et du programme VASE (Vaincre les abus sexuels dans son enfance) destiné aux personnes détenues ayant été victimes. Il s’est impliqué bénévolement au sein du CSJR depuis 10 ans, mettant ses compétences professionnelles au service de la justice réparatrice.
Gilles a été travailleur social pendant 18 ans (1976-93) à la direction de la protection de la jeunesse du Centre des services sociaux de Montréal (district de Laval). Il a également été psychothérapeute pendant 12 ans (1991-2002) au Service correctionnel du Canada (pénitencier Établissement de la Montée St François), particulièrement dans la problématique de l’inceste. Il a contribué à la mise sur pied du programme VISA (Violence interdite sur autrui) pour les hommes ayant commis l’inceste.
Toute l’équipe du CSJR tient à le féliciter pour sa vision et sa formidable implication à nos côtés !
Voici un extrait du discours qu’il a prononcé à cette occasion.
Le Prix Taylor que l’on m’accorde aujourd’hui pour avoir initié ou animé plusieurs de ces activités m’honore grandement; mais j’ai été maintes fois récompensé pendant ces années par plusieurs participants. Ainsi un jour, un homme de 84 ans qui terminait sa sentence pour délits d’inceste commis environ 40 ans plus tôt, vint me saluer et me remercier avant de quitter le pénitencier… « J’ai fait bien des thérapies dans le passé. Je sauvais mon image de bon gars. Je réussissais à rassurer les intervenants. Je me donnais bonne conscience. Mais je continuais d’en vouloir à mes filles car ce que je leur avais fait était peu comparé à ce que j’avais moi-même subi dans mon adolescence. Je n’avais jamais réussi à me vider le cœur et je portais en moi beaucoup d’agressivité et de vengeance. Ma participation au programme VASE m’a permis de retrouver la liberté, la paix, la dignité intérieure… Je peux maintenant aller voir mes filles et m’excuser auprès d’elles. »
Gilles David – 30 novembre 2012