Toutes les personnes qui subissent encore les conséquences d’un acte criminel passé peuvent participer à nos rencontres. Qu’elles soient victimes primaires ou secondaires; que ce soit des personnes ayant déjà purgé leur peine ou qui la purgent dans la collectivité, qu’elles soient en libération conditionnelle ou incarcérées.
Il existe deux formats de rencontres de justice réparatrice au CSJR :
Ces rencontres sont encadrées par des animateurs. Le rôle des animateurs consiste essentiellement à encadrer faciliter les discussions et à s’assurer du bon déroulement des échanges, dans un climat de respect et de sécurité.
Quant aux personnes membres de la communauté, elles sont témoins du processus qui se vit, mais elles apportent aussi leur contribution comme citoyennes dans les échanges. Elles symbolisent la société qui a permis d’une part, que le crime se produise, et qui d’autre part, en subit également les conséquences. Les personnes membres de la communauté interviennent toutes de manière bénévole.
Les rencontres ne sont PAS des groupes de thérapies : aucune forme de conseils, de traitements ou de diagnostics psychologiques n’est prodigué lors de ces rencontres.
Les rencontres sont plutôt des expériences de partages et de témoignages entre des personnes ayant été victimes et des personnes ayant commis un crime. Les animateurs sont présents afin de s’assurer qu’il y ait une structure et que chacune des personnes présente puissent s’exprimer librement et que le respect et l’écoute guident les échanges.
Les rencontres consistent en une série de rencontres abordant 3 thèmes différents (les faits vécus, les conséquences du crime et les gestes de réparation posés) ainsi qu’une rencontre bilan 3 mois plus tard.
Une activité à réaliser chez soi peut être proposée entre chaque rencontre. Celle-ci donne l’avantage de se préparer à la rencontre de la semaine suivante.
En plus d’accepter de respecter l’anonymat et la confidentialité du contenu des rencontres, les personnes participantes doivent s’inscrire volontairement et librement, avoir des motivations clairement identifiées et réalistes ainsi qu’un désir sincère de s’engager dans la série de rencontres.
Il est important que les personnes participantes puissent comprendre et verbaliser les conséquences du crime dans leur vie. Pour ce qui est des personnes ayant commis un acte criminel, il est nécessaire qu’elles reconnaissent leur culpabilité, soient capables d’empathie et manifestent le désir de changer leurs comportements délictuels.
Il est aussi important que les personnes participantes aient un soutien extérieur (ami, parents, famille, groupe de soutien ou de fraternité genre AA, etc…) et si possible, un soutien thérapeutique idéalement préétabli, régulier et accessible tout au long des rencontres. Si ce n’est pas le cas, le CSJR peut proposer une manière d’en obtenir.
Il est important de noter que pour les rencontres se déroulant en pénitenciers, seules les personnes ne disposant pas d’un casier judiciaire seront autorisées à entrer dans l’établissement.
Tout au long du processus, les animateurs restent disponibles pour les personnes participantes entre les rencontres afin de leur apporter leur soutien en cas de besoin. Ils se réservent le droit de contacter les personnes participantes s’ils ont noté qu’une ou plusieurs d’entre elles, manifestai(en)t des difficultés et le(s) réfère(nt) alors à toute personne compétente.
Il est parfois avancé que la justice réparatrice risque de revictimiser la personne ayant été victime. L’expérience nous montre que cela n’est pas le cas. Il arrive en effet qu’en témoignant, des émotions, telles que la colère par exemple, remontent. Mais cette traversée, qui peut être vécue douloureusement, est en fait une libération.
Il est important de noter que le CSJR a mis sur pied une procédure de sélection rigoureuse. Les entrevues individuelles permettent de juger si la personne désirant participer aux rencontres remplit les conditions de participation : si elle possède les outils nécessaires pour faire face à ce genre de situation et si elle ne présente pas des conditions psychologiques pouvant lui nuire pendant et après les rencontres.
À la fin de chaque rencontre, les personnes participantes se rassemblent en sous-groupe afin d’effectuer un retour sur la séance et de se libérer avant de quitter les lieux, de ce qu’elles n’ont pu ou voulu dire au cours de la rencontre. Les deux personnes animatrices sont dûment formées et mentorées et l’une d’entre elles au moins a une expérience reconnue en relation d’aide ou psychothérapie.
Les motivations des personnes ayant été victimes sont le plus souvent : s’exprimer et être écoutées/reconnues, comprendre, se libérer d’émotions destructrices, aider à la non-récidive, ou encore tourner la page.
Les personnes ayant commis un acte criminel, quant à elles, souhaitent comprendre, aider et réparer, prendre conscience de l’impact de leur geste, et ainsi cheminer personnellement.
De 2005 à 2008, le Service correctionnel du Canada a effectué des études sur les rencontres proposées par le CSJR (dont les résultats peuvent être communiqués sur demande). Voici en résumé quelques données de cette étude :
– Impact sur les personnes ayant été victimes (chiffres de 2007) : 93% des personnes victimes ont noté une baisse des émotions négatives qui les habitaient (peur, colère, tristesse), 86% ont ressenti une diminution de la haine qu’elles avaient vis-à-vis de leur agresseur, 72% ont indiqué que les rencontres les ont aidées à sortir de leur victimisation.
– Impact sur les personnes ayant commis un acte criminel (chiffres de 2008) : 88% ont mentionné que les rencontres leur ont permis de comprendre les torts qu’ils ont causés, 83% ont considéré que les rencontres les ont aidés à ne pas récidiver, 78% disent avoir mieux compris la personne victime.
Finalement, 94% des personnes victimes et 100% des personnes ayant commis un acte criminel conseilleraient les rencontres de justice réparatrice à des personnes vivant une situation similaire à la leur.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter des témoignages de personnes ayant été victime d’un acte criminel et de personnes ayant commis un acte criminel, ainsi que des membres de la communauté.
Non. Il est primordial pour le CSJR que les personnes ayant commis un acte criminel ne bénéficient d’aucun avantage du simple fait de leur participation à nos rencontres. Il ne s’agit pas d’un programme qui permet d’accélérer leur libération.
Actuellement, ce service est offert gratuitement. Les coûts reliés à ce programme sont pris en charge par le CSJR. Tout don au CSJR est néanmoins le bienvenu. Celui-ci est déductible des impôts, le CSJR étant reconnu comme organisme de bienfaisance.
Elles ont lieu dans la grande région de Montréal, se déroulent soit dans la communauté, soit en milieu carcéral. Des rencontres sont également possibles à Cowansville, Drummondville, Joliette, Sherbrooke, Granby, Ste Anne-des-plaines au Québec. À l’international, des expériences ont été réalisées en France sur la base de ce qui est proposé par le CSJR.
Lorsqu’elles se déroulent en communauté, les rencontres ont eu lieu au local du CSJR ou dans tout autre local permettant de garantir la confidentialité des échanges. Les personnes ayant commis un acte criminel qui y participent purgent leur peine dans la communauté (maison de transition) ou sont allés au bout de leur peine. Lorsqu’elles ont lieu en milieu carcéral, les personnes ayant commis un acte criminel qui participent à ces rencontres sont alors les résidents de l’établissement dans lequel les rencontres ont lieu.
Le CSJR n’est pas un organisme confessionnel, mais il reconnaît la dimension holistique de la personne. Si des personnes participantes souhaitent mentionner l’importance de leur spiritualité ou de leur foi dans leur processus de guérison, elles sont accueillies avec respect. De leur côté, les animateurs adoptent une attitude neutre. Le pardon, entendu au sens religieux ou séculier, n’est pas en soi un objectif du processus, mais il arrive que certaines personnes participantes y voient une étape finale de leur processus de libération.
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