Michel Dongois est membre du CSJR. En septembre dernier, il a participé à la marche de la justice réparatrice sur le thème des gestes réparateurs. Nous ne savions pas le périple qu’il s’apprêtait à vivre. Il avait planifié de se rendre dans le camp de prisonniers où son père, soldat français, avait été emprisonné pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a décidé de décaler la date de son voyage afin de l’amorcer après la marche de la justice réparatrice. Le thème des gestes réparateurs prenait tout son sens dans son projet personnel.
C’est le récit du voyage de Michel et d’Ingrid que nous vous présentons ici.
*Les propos partagés dans ces articles n’engagent que leurs auteurs.
Quand faire mémoire ensemble adoucit le trauma
À l’automne de leur vie, Ingrid Krause et Michel Dongois relatent l’expérience traumatisante des camps de prisonniers de guerre, telle que leurs pères respectifs la leur ont transmise. Durant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), Eduard Krause, soldat allemand, a vécu la captivité en Russie. Soldat français, Maurice Dongois connut le même sort en Allemagne.
Permettre d’exprimer ce qui a été vécu, sans apitoiement, contribue déjà à réparer, à guérir la mémoire.
Certains mots de ce récit – expulsés, réfugiés, camps – sont tristement contemporains. Il évoque cependant aussi, avec discrétion, l’espoir, l’entraide et les prises de conscience. L’ouverture vers l’avenir également : le 25 avril 2025, Américains et Russes devraient célébrer cette année encore le Jour de l’Elbe. En rappel de la rencontre d’avril 1945 où, sur les rives de ce fleuve, ils se sont brièvement donné la main.
Découvrez ci-dessous les deux articles de Michel Dongois et Ingrid Krause. Bonne lecture !
Du 25 au 27 avril 2025, le Centre de services de justice réparatrice (CSJR) organise un atelier Guérison des mémoires à Granby. Cet atelier unique offre un espace bienveillant pour toutes les personnes qui portent en elles des blessures du passé et souhaitent amorcer un cheminement vers l’apaisement et la réconciliation.
Nous sommes tous porteurs d’expériences de vie marquées par des événements qui ont laissé des traces, que ce soit sur le plan personnel, familial ou collectif. Inspiré des principes de la justice réparatrice, l’atelier Guérison des mémoires propose une démarche qui permet d’explorer ces blessures en profondeur, dans un cadre structuré et sécurisant.
Grâce à des moments de partage, d’écoute et d’expression créative, les participants sont invités à raconter leur histoire dans un esprit de respect et de confiance. Ce processus favorise une meilleure compréhension de soi et des autres, et ouvre la voie à un sentiment de libération et de reconstruction.
Développé en Afrique du Sud par Michael Lapsley, fondateur de l’Institut Healing of Memories, l’atelier Guérison des mémoires est aujourd’hui proposé dans plusieurs pays à travers l’Afrique, l’Asie, l’Europe et l’Amérique. Depuis 2016, le CSJR l’offre au Québec afin de permettre aux personnes de réconcilier leur histoire et avancer avec plus de sérénité.
L’atelier est constitué de temps de partages et d’écoute, de créativité et de rencontres.
Regroupant 24 personnes, il est proposé en format d’une fin de semaine (du vendredi soir au dimanche après-midi) en pension complète dans un lieu propice au recueillement (des mini-ateliers peuvent également se donner en virtuel). L’atelier inclut une rencontre de suivi 3 mois plus tard pour se revoir et regarder ensemble le chemin parcouru depuis. Un atelier phase II est aussi proposé par la suite.
Le prix comprend l’atelier, l’hébergement et la nourriture
Toutefois, si les frais s’avéraient un obstacle à votre participation, sachez que nous ne refusons personne pour des questions financières. Vous pouvez contribuer à la hauteur de vos moyens.
Les places étant limitées, nous vous invitons à réserver votre place dès aujourd’hui.
Pour plus d’informations ou pour vous inscrire :
Le Centre de la politique concernant les victimes (CPCV) du Ministère de la Justice Canada organise encore cette année une série d’ateliers et conférences en ligne pendant la Semaine nationale des victimes. Cette semaine aura lieu du 11 au 17 mai 2025. Le thème de la Semaine est « Le pouvoir de la collaboration ».
Le CPCV organisera une semaine virtuelle des victimes, comprenant une cérémonie d’ouverture et un discours principal le lundi 12 mai 2025, des ateliers ainsi qu’une séance plénière et une cérémonie de clôture le vendredi 16 mai 2025.
Découvrez le programme complet de cette semaine virtuelle ci-dessous :
L’inscription est gratuite mais requise pour chacun des évènements virtuels. Les participants recevront un message par courrier électronique avant la Semaine des victimes qui contiendra un lien pour visionner les événements. La date limite pour s’inscrire est le vendredi 9 mai 2025 à 15h, heure avancée de l’est. Les demandes d’adaptations doivent être soumises au plus tard le lundi 5 mai 2025.
Pour vous inscrire, veuillez remplir le formulaire ci-joint et l’envoyer à VWSDV@justice.gc.ca avant la date limite d’inscription.
N’hésitez pas à partager cette invitation à vos amis et à vos collègues.
Deux membres du CSJR ont récemment terminé la lecture du nouveau roman Même pas morte de Geneviève Rioux, porte-parole du CSJR. Tous deux ont été soufflés par l’écriture poignante, précise et profondément humaine de l’autrice. Ils ont beaucoup aimé ce roman et le recommandent vivement. Ils partagent ici leurs impressions sur cette lecture marquante.
*Les propos partagés sont ceux de leurs auteurs et non du CSJR.
« Quel talent pour nous tenir en haleine dans le cadre d’une agression d’une rare violence suivie d’une enquête policière abondamment exploitée ! Elle nous en apprend tellement plus que ce que nous pensons savoir sur ces deux sujets.
Tout cela s’inscrit dans un contexte d’analyse fine et de réflexion approfondie sur les séquelles d’un choc post-traumatique. Tout au long du récit, elle décrit toute la gamme des émotions qui en découlent, comme une « saine » colère, le désarroi face à la découverte de l’identité de son agresseur – un proche –, ce qui la fait passer du doute à la terreur.
C’est une écriture d’un style direct, cru, qui s’atténue progressivement sans complètement disparaître au fil du déroulement de l’histoire. Une astuce d’écriture la sert bien : elle adresse fréquemment des réflexions et commentaires à son agresseur, inconnu dans un premier temps, puis soupçonné ensuite.
Une fois ces commentaires émis, on ne peut s’empêcher de se demander : comment a-t-elle pu écrire ce roman en sachant qu’il découle de sa propre expérience si traumatisante ?
Cela met en lumière une force exceptionnelle.
Je ne peux m’empêcher de penser que cette œuvre d’écriture a aussi pu contribuer à « exorciser » ses propres souffrances.
Je cite deux phrases qui, pour moi, cristallisent son ouverture de cœur dans ce sens :
« Le plus difficile n’est pas d’être courageuse, mais d’être vulnérable. »
« Je pense sincèrement que les gens qui font des choses horribles doivent obtenir une sentence pour leurs actes. Mais je crois que personne ne devrait être seul dans sa vie… »
Raoul Lincourt conseille ce roman autant pour son suspense que pour les apprentissages qu’il offre sur ce type d’agression, le fonctionnement de la police et du système judiciaire, sans oublier l’IVAC. La façon dont ces derniers points sont abordés aide à se réconcilier avec les bavures qui ont pu être entendues.
Je viens de terminer Même pas morte. Ouf ! Quel récit ! Quel souffle dans l’écriture ! Que de trouvailles stylistiques ingénieuses, comme celle d’appeler son agresseur « Toé » avant de connaître son nom, celle de parler d’elle à la troisième personne, ou encore ces phrases simples, courtes, directes…
Les premières pages sont presque insoutenables (en tout cas pour mon petit cœur fragile qui se tient généralement loin des thrillers d’horreur). Lorsque l’on survit à ces premiers chapitres, ce qui m’a frappée tout au long du récit, c’est la dignité et l’humanité du personnage principal qui, à chaque instant, affiche autant sa vulnérabilité que sa force et sa soif de vivre dans la dignité. J’ai lu ces lignes comme un long « NON » à la mort, « NON » à la résignation.
Comment survivre à une telle agression ? Comment survivre à une telle trahison ? En partie par la parole et par l’écriture, comme ultimes armes de résistance, comme moyens de dire : « Non, tu n’auras pas ma peau, et c’est moi qui aurai le dernier mot. »
N’hésitez pas à vous procurer le roman de Geneviève Rioux, disponible dans toutes les librairies aux éditions Stanké. Pensez à acheter local et québécois en l’achetant directement sur le site de l’éditeur ou chez LesLibraires.ca.
Nous avons le plaisir de vous annoncer l’ouverture des inscriptions pour l’École d’été sur la réparation pour les victimes d’actes criminels (PRX6012). Ce cours, ouvert aux étudiant.e.s et aux professionnel.le.s, se tiendra du 5 au 15 mai 2025, en présentiel et en ligne. C’est une occasion unique d’approfondir vos connaissances sur les théories, politiques et pratiques de la réparation pour les victimes d’actes criminels, selon une perspective interdisciplinaire. Vous aurez la chance d’entendre des conférenciers et conférencières renommé.e.s du Québec, du Canada et de l’international. Notre collègue, Chantal Lachance, sera présente afin de parler de la justice réparatrice.
Thématiques abordées :
Pour consulter le programme et l’horaire, cliquez sur les liens suivants : PROGRAMME et HORAIRE
Opportunités et avantages :
Modalités d’inscription :
Ne manquez pas cette opportunité d’enrichir vos connaissances et de contribuer à la justice réparatrice. Réservez dès maintenant vos dates et inscrivez-vous !
Pour toutes questions au sujet de cette université d’été, veuillez contacter : marisa.canuto@umontreal.ca ou praxis@fas.umontreal.ca
À découvrir : le tout nouveau portfolio du CSJR ! 📖
Plongez au cœur de notre mission et de nos services à travers ce portfolio entièrement repensé. Vous y découvrirez notre mission, nos fondements, l’impact de nos activités, ainsi que des témoignages inspirants de personnes ayant bénéficié de nos services.
Un grand merci à Céline Bonte pour la mise en page ! 🙌
Le CSJR au colloque « Partir des marges pour rebâtir la confiance » !
Nous sommes ravi·es d’annoncer la participation de notre collègue Laurence à cet événement incontournable qui abordera la question des violences sexuelles chez les femmes immigrantes à statuts précaires.
📅 Date : 21 février 2025
🚩Lieu : Drummondville
Ce colloque, organisé en partenariat avec plusieurs acteurs engagés, offrira un espace de réflexion intersectorielle et interdisciplinaire autour des enjeux, obstacles et meilleures pratiques pour améliorer la prévention et le soutien aux victimes.
Au programme : tables rondes, échanges, conférences et réseautage pour explorer ensemble des solutions innovantes.
► Inscription et détails ici : https://www.eventbrite.ca/…/colloque-partir-des-marges…
Avez-vous souffert de la dépendance d’un(e) proche, sans qu’un crime ait nécessairement été commis ? Ou reconnaissez vous et regrettez vous d’avoir fait subir à vos proches les conséquences de votre propre dépendance ?
Si vous souhaitez entreprendre une démarche de justice réparatrice en groupe, échanger sur ce sujet dans un esprit de responsabilisation et de réparation, le tout dans un climat d’écoute respectueuse, nous avons une proposition pour vous.
Nous vous invitons à participer à une démarche de justice réparatrice, adaptée selon le modèle du CSJR, et axée sur les blessures liées à des dépendances à des substances (alcool, drogues).
Cette rencontre sera animée par deux facilitateurs dans un espace confidentiel et bienveillant. Elle se déroulera sur une fin de semaine :
Si cette démarche vous intéresse, merci de vous inscrire dès que possible via le lien suivant. Si vous ne pouvez pas aux dates indiquées, mais que la démarche vous intéresse, vous pouvez nous l’indiquer dans le formulaire d’inscription.
Les places sont limitées : 10 personnes.