Le CSJR est triste de vous faire connaître la fermeture officielle du bureau des Cercles de soutien et de responsabilité du Québec, faute d’un renouvellement de subventions. Découvrez ci-dessous le communiqué paru à ce sujet.
COMMUNIQUÉ
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Montréal, 24 septembre 2015
Déjà la fin du mois de septembre qui malheureusement sonne en partie le glas du financement des Cercles de soutien et de responsabilité du Québec (CSRQ), entres autres par la fermeture de leur bureau, le départ de leur coordonnateur et la diminution drastique de leurs services.
Malgré les grandes inquiétudes de la part des médias et de la population concernant notre fermeture, et de l’appui de plusieurs membres du personnel du Service correctionnel du Canada, ainsi que de diverses entités provenant de la communauté et du milieu de la réinsertion sociale qui considèrent notre mission unique et primordiale, le Gouvernement conservateur a fait preuve d’un inquiétant immobilisme dans ce dossier.
Pourtant, l’ensemble des rapports d’évaluation sur les programmes des CSR à travers le Canada notent que nous sommes un «ajout important à la sécurité des collectivités et à la réintégration dans la société canadienne des délinquants sexuels à risque élevé» Chouinard, Jill Anne et Riddick, Christine. Rapport final d’évaluation du projet de démonstration des Cercles de soutien et de responsabilité, Février 2015.
Face à ce constat, il est préoccupant de savoir que l’on sabre actuellement dans l’un des fleurons canadiens de la réinsertion sociale qui suscite, rappelons-le, l’admiration à l’extérieur et qui, en ce sens, est d’ailleurs exporté à travers le monde. C’est sans compter que le 18 juin 2015, les CSRQ se sont mérités le prix de distinction du RIMAS, soulignant l’apport exceptionnel d’un organisme œuvrant auprès de délinquants sexuels. Cette belle reconnaissance du milieu de la réinsertion sociale, démontrant le caractère essentiel de ce travail d’accompagnement et de responsabilisation au sein de la communauté, s’ajoute à celle de la Médaille de la paix des YMCA du Québec, remise à l’une de nos bénévoles en novembre dernier, laquelle s’était distinguée par son dévouement à faire de notre communauté un endroit plus pacifique.
Dans le contexte actuel, réfléchissons à haute voix : Qui va s’occuper d’Henri, l’un des délinquants sexuels des plus médiatisés et stigmatisés au cours des dernières années au Québec, et s’avérant toujours à risque élevé de récidive? Qui va soutenir Armand qui a passé les 25 dernières années derrière les barreaux sans possibilité de mise en liberté, compte tenu de sa dangerosité, notamment pour avoir agressé sexuellement une agente correctionnelle et deux femmes âgées en communauté? Qui va désamorcer et mettre des limites à Alain qui est fréquemment envahi par des fantaisies déviantes et qui concrètement peut sous-estimer des situations à risque? Qui va redonner une communauté d’appartenance et une dignité humaine à ces hommes que personne ne veut avoir dans sa cour?
Au fil des 11 dernières années, avec brio, les CSRQ ont répondu à ces questionnements et préoccupations, en s’engageant à assurer un filet de protection efficace qui a diminué le risque de récidive de 83% chez les délinquants sexuels que nous accompagnions. Nos deux principaux slogans illustrent bien notre approche humaniste et notre souci de la sécurité publique à l’égard d’Henri, Armand et d’Alain : «Plus jamais de victimes» et «personne n’est jetable»
Par ailleurs, durant ces moments difficiles et de grande précarité, nous tenons à remercier de tout coeur pour leur soutien inconditionnel et soutenu, ainsi que pour leur bienveillance envers les CSRQ, l’Aumônerie communautaire de Montréal, la Corporation Jean-Paul Morin, le CSJR, le RIMAS, l’ASRSQ, ARCAD, le Frère Fernand Bessette (bénévole et donateur) et tous les autres qui, dans l’ombre, ont cru à notre organisme, et ils sont nombreux.
Enfin, de manière in extremis, en raison de la générosité de l’Aumônerie communautaire de Montréal, mais aussi, et avant tout, de leur sens des responsabilités et de leurs principes moraux, mettant l’être humain au coeur de leurs actions, suite à une alliance entre les CSRQ et cet organisme, 8 cercles seront préservés jusqu’au 31 mars 2016, mais plusieurs délinquants sexuels seront abandonnés à eux-mêmes. Au cours de cette période, en souhaitant que notre organisme puisse renaître de ses cendres, Laurent Champagne, qui a toujours porté haut le flambeau de la justice réparatrice, sera alors désigné responsable des activités réduites des cercles.
Dès maintenant, vous pouvez donc le joindre au : 514.978.8881 / cerclesrq@outlook.com / www.cercledesoutien.org